Déchets de chantier : pourquoi et comment les gérer ?

Depuis le mois de juillet 2021, la réglementation relative à la gestion des déchets pour les entreprises du bâtiment a évolué. Les nouvelles obligations visent notamment à lutter contre les dépôts sauvages de déchets et à garantir leur traçabilité. En tant qu’entreprise du bâtiment, vous devez vous adapter pour vous mettre en conformité avec la loi.

Selon l’ADEME, en moyenne, une gestion efficace des déchets de chantier permet une réduction des coûts de l’ordre de 30% à 40%.

Quelles sont les conséquences de ce nouveau décret ? Synerciel vous informe et vous donne les bonnes pratiques de recyclage pour vous faciliter le quotidien.

Gestion des déchets de chantier de construction : que dit la réglementation ?

Entré en vigueur le 1^er juillet 2021, le premier décret de la loi Anti-gaspillage et économie circulaire (AGEC) oblige les professionnels du Btp à appliquer deux nouvelles mesures.

D’une part, les devis concernant des travaux de construction, de rénovation et de démolition de bâtiments doivent obligatoirement faire mention des différentes modalités de gestion des déchets du bâtiment, dangereux ou non dangereux. Parmi les informations à indiquer :

• L’estimation du volume total de déchets générés par l’entreprise au cours du chantier
• Les modalités de gestion et d’enlèvement de ces déchets
• Le ou les point(s) de collecte où vous prévoyez de les déposer
• L’estimation des coûts liés au traitement des déchets issus de ce chantier

D’autre part, en cas de contrôle, les entreprises doivent être en mesure de fournir le bordereau de dépôt qui leur a été remis par la structure de collecte auprès de laquelle ils ont acheminé les déchets.

Classification des déchets du bâtiment

On distingue trois grandes familles de déchets du batiment :

Les déchets inertes

• Matériaux : Parpaings, tuiles, terre, céramique, béton, briques, pierres, gravats, verre ou matériaux de terrassements
• Caractéristiques : Ils ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne détériorent pas les sols.
• Les bons gestes : À déposer dans un centre de recyclage ou dans une Installation de Stockage des Déchets Inertes (ISDI) ou décharge de classe 3 (avec accord).

Les déchets non inertes non dangereux

• Matériaux : Isolants, métaux, bois, déchets de plâtre, plastique ou emballages
• Caractéristiques : Ils sont non toxiques et non chimiques mais ne sont pas inertes.
• Les bons gestes : Si les emballages ne dépassent pas les 1100 L/semaine, ils peuvent être gérés par le service de collecte des déchets d’emballage. Au-delà, ils doivent faire l’objet d’un réemploi et être traités par une société spécialisée. S’ils ne peuvent pas être recyclés ou incinérés, ils sont à remettre à des installations de stockage dédiées (ISDND). S’ils ne peuvent pas être triés, ils sont à remettre en déchetterie de classe 2.

Les déchets dangereux

• Matériaux : Huiles, goudron, amiante, solvants, métaux lourds, piles, plomb, peintures et vernis, hydrocarbures
• Caractéristiques : Nocifs, ils représentent un risque pour la santé et pour l’environnement.
• Les bons gestes : À déposer emballés et étiquetés dans une Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD). Les produits explosifs doivent être directement retournés au fabricant.

Pour trouver les installations adéquates à proximité de vos lieux d’intervention, rendez-vous sur le site de la Fédération Française du Bâtiment (FFB).

Gestion et valorisation des déchets btp : les bonnes pratiques

Qu’il s’agisse de diminuer la production de déchets ou de faciliter leur traitement, de bonnes pratiques peuvent être adoptées :

• Anticiper l’organisation du chantier

Un chantier bien organisé vous permet d’économiser du temps et de l’argent.

La première étape consiste à commander la juste quantité de matériaux et de produits nécessaires à la réalisation du chantier afin d’éviter les surplus. Pour vous aider, vous pouvez par exemple télécharger l’application Calculs du Bâtiment.

Deuxième étape : demander à vos fournisseurs, dans la mesure du possible, de vous livrer des matériaux faiblement emballés ou des emballages consignés.

Troisième étape : identifier les déchets qui seront produits lors des travaux. Pourrez-vous les réemployer ou envisager une valorisation des déchets ?

Quatrième étape : faciliter l’évacuation des déchets en installant des bennes de tri pour les déchets non dangereux et des contenants de collecte étanches pour les produits dangereux.

• Sensibiliser et former les équipes

Employés ou sous-traitants, tous les acteurs du chantier doivent comprendre les enjeux d’une bonne gestion des déchets. Sensibiliser les salariés au devenir des déchets est important et indispensable afin de leur expliquer que leur effort de tri n’est pas inutile. Ils doivent comprendre que le recyclage a un réel impact pour la préservation de l’environnement et savoir comment utiliser les différentes bennes de tri afin d’éviter les erreurs. Un tri efficace vous permettra de réduire les coûts d’élimination : chaque type de déchet sera envoyé vers la filière adéquate, sans devoir passer par un centre de tri.

• Favoriser l’économie circulaire

N’hésitez pas à solliciter vos fournisseurs ou des entreprises locales pour la reprise de vos déchets et de vos surplus de matériaux de construction. Certaines structures proposent, par exemple, de récupérer et/ou de racheter vos palettes en bois en vue d’un recyclage. Le double avantage de ce système : éviter quelques allers/retours à la déchetterie et, en prime, un gain financier pour votre entreprise.

Le saviez-vous ? Des applications, telles que StockPro, vous permettent de revendre vos surplus et matériaux issus des retours chantiers.